Le dernier ouvrage de Gaspard Koenig, philosophe tout terrain, nous emmène rencontrer les philosophes qui ont contribué à la réflexion sur le « cultiver son jardin ». Il nous propose une « Agro Philosophie », dont il tire des conclusions politiques « La vaste révolution agronomique et politique qui nous attend doit commencer très concrètement par la reconstitution des sols, donc par la transition agro écologique ».
Pour faire cette transition, il faut savoir d’où l’on vient. La Bande Dessinée « Champs de bataille » et l’ouvrage « Silence dans les champs » nous décrivent les dégâts environnementaux et sociaux de l’agriculture productiviste qui s’est déployée depuis l’après-guerre. Et l’étude sociologique « Une agriculture sans agriculteurs » nous décrit la révolution en cours qui voit disparaitre l’exploitation agricole familiale au profit d’entreprises aux logiques de firme capitaliste.
« Comment faire en sorte que tout le monde mange à sa faim si l’agriculture devient à la fois moins intensive et moins extensive ? ». C’est la question à laquelle cherche à répondre Georges Monbiot dans « Nourrir le monde …sans dévorer la planète ». Et il nous propose des pistes pour « envisager le début d’une ère nouvelle dans laquelle nous n’aurons pas besoin de sacrifier le monde vivant sur l’autel de nos appétits ».
On assiste aujourd’hui à la convergence entre une fragilité systémique du modèle agroalimentaire et une montée de l’inquiétude du public qui combinées avec de nouvelles solutions technologiques plus sobres, permet de commencer à penser la fin de l’agriculture telle qu’elle existe actuellement. Quand se fera le changement ? Soyons optimistes comme Georges Monbiot : « Nous serons bientôt face à un moment décisif ou les conditions vont changer ».