Pour vivre ensemble et éviter le désastre social et écologique au 21 ième siècle
Les Economistes Atterrés, Editions Les Liens qui Libèrent, 2022
« Le présent ouvrage se fixe comme objectif d’examiner la problématique des besoins dans une perspective nouvelle : de quoi avons- nous vraiment besoin de façon à répondre aux attentes sociales et individuelles, en sachant qu’il n’y a pas d’expansion matérielle infinie possible sur la planète terre ». La réponse à cet objectif a été construite par vingt économistes faisant partie du groupe des « Economistes Atterrés », ce collectif d’économistes citoyens qui ne se résignent pas à la domination de l’orthodoxie néolibérale dans la pensée et la politique économique, et qui proposent d’autres politiques. L’ouvrage est structuré autour de huit chapitres qui couvrent les principaux besoins humains : se nourrir, se soigner, s’éduquer, se cultiver, se loger et se déplacer, produire des biens, travailler et enfin vivre ensemble.
A travers ces chapitres, on ne peut que constater les dégâts faits par un système alimentaire productiviste arrivé à bout de souffle, par la dégradation des institutions de soin, par la marchandisation de l’éducation, par des organisations productives trop puissantes, trop mondialisées, trop financiarisées, etc ….
Mais les auteurs ne se contentent pas de faire des constats. Ils font des propositions concrètes pour faire bouger les choses : on trouvera ainsi des réflexions sur une sécurité sociale alimentaire, sur un véritable service public de santé déployé sur les territoires, sur une allocation universelle d’autonomie accordée à tous les étudiants, sur un mouvement vers une culture moins exclusive mais aussi plus écologique, sur des moyens pour que le logement et les transports garantissent une égalité d’accès sans distinction de sexe, d’âge, et de classe, sur une réorganisation des systèmes productifs avec des processus plus courts et plus locaux, des low tech et un contrôle social de l’entreprise, sur un partage du travail en vue de la création d’emploi combiné à une réduction des inégalités de salaires, …
Et les auteurs de conclure que « s’il est vrai que chaque individu ressent le besoin de se nourrir, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver, produire, travailler et vivre ensemble, ces besoins ont d’emblée une dimension collective …….leur satisfaction pour tous les êtres humains exige une prise en charge collective et une régulation politique des moyens pour y parvenir ». Autrement dit, il faut redévelopper des communs qui ont été affaiblis par les coups de boutoir de la privatisation du monde.