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ET SI LA SOBRIETE N’ETAIT PLUS UN CHOIX INDIVIDUEL ?

Guillemette Audren de Kerdel et Albane Fontaine, Les Docs de la Fabrique, Presses des Mines 2024

« La sobriété est maintenant reconnue, aux côté de l’innovation technologique, du recyclage et de l’efficacité comme un levier nécessaire à l’atteinte de la neutralité carbone ». Quand on parle de sobriété, c’est le plus souvent à la sobriété individuelle que l’on fait référence. Tout l’intérêt du travail des deux ingénieures du Corps de Mines réalisé dans le cadre de la Fabrique de l’Industrie, c’est d’avoir exploré de manière pratique le sujet de la sobriété collective.

Leur travail s’appuie sur des exemples concrets de sobriété collective sur lesquels elles ont enquêté – tarification progressive de l’eau, extension aux véhicules électriques du malus poids des voitures et réduction de consommation des vêtements neufs importés –  qui font l’objet d’annexes détaillées.  

L’analyse de ces exemples leur permet de dégager des enseignements. D’abord bien que beaucoup soient convaincus que la sobriété est un levier indispensable, il existe des freins importants à la mise en œuvre des mesures de sobriété collective. « Puisque la notion de sobriété fait l’objet de controverses, elle doit, pour faire l’objet d’une politique publique, être accompagnée d’un référentiel, d’une stratégie et d’objectifs », autrement dit il faut rationaliser la démarche. Mais « l’acceptation de mesures collectives de sobriété, comme le désir de consommation ne dépend pas uniquement d’éléments rationnels », il faut donc rendre la sobriété désirable.

En tout cas, « Toute politique publique de sobriété doit être bâtie sur trois piliers complémentaires : la durabilité, la faisabilité et l’acceptabilité ». Un petit ouvrage très stimulant sur un sujet rarement traité jusqu’à présent.