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Ne plus se mentir

En démissionnant de son poste de ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot a manifesté son désaccord avec une politique de « petits pas qui vont dans le bon sens ».

Dans cet essai percutant, Jean-Marc Gancille nous invite à aller plus loin dans notre mode d’agir écologique en adoptant un militantisme radical. Selon lui, les idées qui permettent d’espérer une transition « en douceur » – l’idéal du consomm’acteur, citoyen éclairé, l’alternative de la croissance verte, la transition énergétique – sont des leurres qui nous font perdre un temps précieux et dépenser de l’énergie en vain. Il nous faut plutôt « déconstruire la mystification », car « les lois de la physique, de la biochimie et de la thermodynamique, etc.. opposent une réalité implacable au récit économique dominant ».

Il faut « ne pas se mentir » face à l’étendue des ravages du « fondamentalisme marchand ». « Le niveau de confort que nous partageons actuellement dans les pays riches se paie au prix du saccage des ressources naturelles, de pollutions multiples et d'un pillage écologique planétaire »

Aujourd'hui, le recours à des dirigeants politiques, est improductif «  en appeler aux politiques, c’est croire au Père Noel » et le militantisme écologique mainstream  a perdu sa composante conflictuelle et idéologique «  les plaidoyers ont perdu leur charge subversive pour des messages souvent lénifiants à haute dose de bonne conscience ».

Pour Jean-Marc Gancille ,  il faut des réponses radicales «  l’intensité de notre défense de la vie » doit être égale à « la férocité de l’assaut qui lui est portée.

« Alors, il serait encore temps ? Pour inverser la tendance, sûrement pas. Pour nous adapter à un environnement radicalement perturbé, éventuellement. »

Pour cela, il nous faut nous alléger (un mode de vie plus sobre), nous affranchir ( du système politique et économique actuel ), nous radicaliser ( dans une « guerre civique » ), nous relier ( pour créer des organisations plus résilientes), nous bio centrer ( reconnaitre notre participation à la nature) et nous aimer , car «  choisir le plaisir de l’action collective contre la résignation et la morosité est un puissant antidote à la haine ».

Un livre qui résonne comme un « coup de gueule » pour nous rappeler que « nous allons avoir besoin de courage, pas d’espoir » pour faire face au « crash test planétaire » qui s’annonce.