En cette période de Noël, qui avant d’être une fête familiale très imprégnée de matérialisme, a d’abord été une fête religieuse, je vous propose de prendre un peu de recul avec quatre ouvrages qui permettent d’illustrer l’évolution de nos croyances et de notre spiritualité.
C’est d’abord « L’odyssée du sacré », dans laquelle Fréderic Lenoir brosse l’histoire des croyances et des spiritualités des origines à nos jours. Avec un tournant majeur à partir de la Renaissance « l’émancipation de la raison à l’égard de la foi » dont un des acteurs majeurs a été Spinoza. C’est ce que nous raconte JR Dos Santos dans « Spinoza, l’homme qui a tué dieu ».
Cette mise en avant de la raison et de la science nous a conduit à la situation actuelle où cohabitent des pratiques religieuses radicales (dont on voit les conséquences géopolitiques désastreuses), des pratiques spirituelles individuelles, mais surtout un progressif éloignement des religions traditionnelles pour une « religion matérialiste ».
Cette nouvelle « religion matérialiste » a été illustrée avec beaucoup d’humour par Stéphane Foucart dans « Des marchés et des dieux », sous-titré « comment l’économie est devenue une religion ».
Depuis plusieurs années, à travers plusieurs livres « Résonance » ou « Rendre le monde indisponible » – voir chroniques, Hartmut Rosa a développé une critique de notre société trop matérialiste et une sociologie de la relation au monde. « Le seul antidote à l’enfermement intérieur, à la manie du contrôle et de la consommation, à la ravageuse obsession du toujours plus, est l’ouverture à l’interpellation, dans l’expérience de la résonance ».
Dans un discours prononcé devant des religieux chrétiens et repris dans l’ouvrage « Pourquoi la démocratie a besoin de la Religion » ? Harmut Rosa fait le lien entre cette résonance qu’il nous faut retrouver et la pratique religieuse. « Notre société est traversée par une crise grave dont l’issue peut être en partie trouvée dans des institutions, des traditions, des pratiques, des fondements de la pensée, des convictions et des rites religieux ».
Ce qui rejoint la conclusion de Fréderic Lenoir sur l’urgence de retrouver une vie intérieure et une spiritualité, de façon à retrouver la « paix avec nous-mêmes, avec les autres et avec tous les êtres vivants ».
Belles fêtes de fin d’année.